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Melissa Scanu
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15 janvier 2019

La création d'un roman de sa naissance à son envol (ou la recette du brownie)

Conseil

La création d'un roman de sa naissance à son envol (ou la recette du brownie)

 

Quand j'ai commencé à écrire (il y a un million d'années ;)) je n'avais aucune idée des étapes qu'on rencontrait, dans la rédaction d'un même roman. Et qu'on soit écrivain en herbe ou confirmé, en zapper une seule serait une grave erreur ! Les voici donc, accompagnées d'un petit comparatif avec la réalisation d'une recette de cuisine (parce que j'adore cuisiner... et manger). Pour la recette (disons que c'est un brownie), comptez environ une heure. Pour le roman... au moins un an (et je suis optimiste). C'est parti !

 

La genèse du projet 

L'idée de la recette « J'ai une super idée brownie qui va révolutionner le monde (des brownies !) »

 

Cela commence au moment où vous avez la première idée et où celle-ci commence à murir dans votre esprit. Vous y pensez constamment, et rapidement, une histoire se dessine dans votre tête. Vous n'avez plus qu'une seule obsession : la coucher par écrit. Un moment follement excitant où votre esprit est en ébullition, et que j'adore. Sans exagérer, je trouve que ce qu'on ressent à ce moment précis s'apparente beaucoup avec le sentiment de tomber amoureux. C'est l'un de mes préférés, dans tout le processus de création du roman.

 

La préparation du roman 

Les courses « Je fais une liste et surtout je n'oublie rien, pour ne pas avoir à courir à la supérette alors que je serai en pleine préparation »

 

Une période assez longue où vous allez d'abord tout préparer en vue de la rédaction de votre roman. Au programme : plan, fiches personnages, fiches décors, recherches... Il y a beaucoup de satisfaction de voir se former le squelette de votre projet, mais beaucoup de travail aussi. C'est impératif : avant de commencer une recette complexe, vous allez faire les courses, et pas les fonds de placards avec le risque de manquer d'ingrédients ou d'en trouver des périmés, non ? C'est pareil.

 

La rédaction ou premier jet 

La préparation des ingrédients « Je déballe, je pèse, je fais fondre, je casse et je rassemble tout (aaah j'ai chaud !) »

 

Eh bien tout simplement, le moment où vous écrivez votre roman, du début à la fin. Les gens qui ne s'intéressent pas à la lecture, encore moins à l'écriture, pensent souvent à tort que la création d'un roman n'a que cette étape. En réalité, ce n'est qu'une partie d'un long processus. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien qu'on nomme cette rédaction « premier jet ». Mais c'est en effet un superbe accomplissement et à ce stade, vous pouvez déjà être très fier de vous. C'est souvent au cours de cette étape qu'on abandonne car ce n'est pas toujours évident de rester motivé (surtout quand l'étape précédente a été bâclée), alors accrochez-vous !

 

Les réécritures ou second jet

La préparation de la recette « Tout est prêt, y'a plus qu'à, en assemblant les ingrédients déjà prêts dans le bon ordre pour un résultat homogène, et en ajoutant éventuellement ce qui manque »

 

Soyons honnêtes, les premiers jets ne sont souvent pas terribles. Mais qu'à cela ne tienne, car on enchaîne bientôt sur le second jet ! C'est un peu la seconde couche de peinture, pour faire une analogie différente. Il ne s'agit pas de corriger mais plutôt de peaufiner : de vous rendre compte des choses qui clochent : longueurs, éléments à développer, changements de rythme ou de focalisation malvenus, lourdeurs, incohérences, dialogue qui sonne faux, doutes sur un fait... Vous aurez peut-être même besoin de remonter deux étapes plus tôt et de refaire quelques recherches jusque-là négligées. Je crois que cette partie est la plus longue, pas forcément la plus drôle, mais vraiment importante, et même indispensable. Sans elle, aucune chance d'être publié. Et elle peut elle-même se subdiviser en d'autres étapes (troisième, quatrième jet...) selon les réécritures nécessaires. Je pense que plus on débute et/ou plus le projet est ambitieux, plus il y en aura, mais vous y arriverez.

 

Le repos 

La cuisson « C'est au four : que puis-je faire sinon attendre ? Ah, peut-être la vaisselle :)

 

Après avoir effectué toutes les réécritures que vous jugez nécessaires, il y a de fortes chances que votre roman vous sorte par les yeux, et c'est bien normal ! D'ailleurs ça tombe bien, c'est le moment pour lui d'aller dormir. Cette étape est nécessaire pour le laisser « reposer », et que vous vous vidiez la tête pour être le plus neutre possible et l'appréhender avec un regard nouveau au moment de le reprendre. Certains écrivains préconisent un repos d'un an. Personnellement, j'en suis incapable. Un mois ou deux, c'est déjà un exploit. Comme je suis tête en l'air, ça me suffit. À vous de voir. Dites-lui au revoir pour un moment en tout cas. Bien sûr, durant ce laps de temps, vous pouvez travailler sur un autre projet, puisque vous êtes déjà dans le bain.

 

La reprise

La sortie du four : « Je vérifie qu'il a bien cuit et ne s'est pas fissuré, laisse refroidir et démoule soigneusement »

 

Votre roman a fini son gros dodo de plusieurs semaines / mois. Vous voici donc vous aussi reposé et prêt à le relire avec un regard neuf. Vous pourrez donc effectuer de nouveaux changements en vous rendant compte, avec ce recul et cette fluidité nouvelle, des problèmes restants et reprendre des corrections. J'adore ce moment. J'ai l'impression de redécouvrir mon livre, un peu comme si quelqu'un d'autre l'avait écrit, à certains passages que j'avais presque oubliés.

 

La bêta-lecture 

Le test des goûteurs « Les amis, goûtez-moi ce brownie et dites-moi honnêtement s'il ne manque pas quelque chose (mais interdiction de cracher !) »

 

Avant d'aller plus loin, il vous faut un regard extérieur, ce que le vôtre ne sera jamais complètement, évidemment. Trouvez des (bons) bêta-lecteurs qui accepteront de lire votre roman et de vous en faire un retour critique constructif, pour que vous puissiez faire les derniers ajustements. Un moment stressant, que celui de se confronter au regard d'autrui, mais inoubliable car vous aurez vos premiers avis. Tout ne vous fera sans doute pas plaisir, mais gardez toujours en tête le bien de votre texte. Rien n'est nul et rien n'est parfait. Tout s'améliore et si le potentiel est là, ce sera le cas.

 

Les corrections 

Le glaçage « Maintenant faisons une jolie déco gourmande et qui donne envie visuellement »

 

Une fois le texte prêt, il reste sans doute des coquilles. C'est le moment de passer à l'impitoyable correction ! Le but étant de traquer toutes les fautes (même si soyons honnêtes, on en laisse toujours, surtout dans des textes si longs), n'hésitez pas à faire appel aux services de quelqu'un (un bêta-lecteur correcteur, donc qui se concentrera alors uniquement sur la forme), de préférence une personne bien calée en français, qui va tout vous corriger et pas au contraire rajouter des fautes.

 

La protection du manuscrit

Le souvenir « Je prends une jolie photo de mon brownie pour bien montrer que c'est moi qui l'ai fait ».

 

Avant tout envoi, il est important de protéger votre manuscrit (voir les différentes méthodes) en cas de plagiat, pour prouver que vous en êtes bien l'auteur. À savoir que cette étape peut également être réalisée avant la bêta-lecture, pour plus de sureté, donc avant que votre livre soit lu par qui que ce soit.

 

L'envoi aux éditeurs 

Le verdict « Bonjour mesdames et messieurs les pâtissiers étoilés. Veuillez s'il vous plaît goûter mon humble brownie (qui va changer le monde des brownies) »

 

À ce stade, votre roman est « prêt ». Je mets des guillemets car, les écrivains étant perfectionnistes, il est évident qu'il ne sera jamais totalement prêt, à moins d'attendre des années. Il y a même des chances pour que quelques jours après vos envois aux éditeurs, une nouvelle petite idée vous vienne, une nouvelle faute vous saute aux yeux (c'est très énervant). Mais bon, à un moment donné, il faut bien se lancer, n'est-ce pas ? D'autant que vous pouvez continuer à peaufiner votre texte : quelques mini-idées ou corrections ne changeront pas la face du monde, et lorsqu'un éditeur vous recontactera, vous pourrez lui en faire part, ce qu'il appréciera certainement. Vous pouvez contacter autant d'éditeurs que vous le souhaitez (où votre roman trouverait sa place bien sûr, donc renseignez-vous) et même procéder à plusieurs vagues d'envois.

 

La publication 

La dégustation : « Allez tout le monde, dévorons tous ce magnifique brownie qui déchire réalisé à la sueur de mon front (berk) ! »

 

Ça y est, après des mois à attendre auprès du téléphone, de votre boite à lettres et mail, des refus (eh oui, on n'y échappe pas), des faux espoirs, au moment où vous n'y croyiez plus (j'en rajoute un peu oui ;)) un éditeur vous a dit oui ! Il croit en votre livre, vous en discutez longuement, le contrat vous convient, vous effectuez les dernières modifications, et hop, l'aventure commence !

 

Bien sûr, il n'y a pas tous les auteurs qui ont la joie de connaître la dernière étape (et elle est loin d'être aussi simple qu'énoncé ci-dessus), ne soyons pas naïfs, c'est même une petite minorité. Si vous faites partie des heureux élus, régalez-vous et savourez surtout :) Si ce n'est pas le cas, ne perdez pas espoir et dites-vous que le prochain roman sera le bon (ou même celui-ci, encore retravaillé). Alors à vous fourneaux (claviers).

Par contre, vous l'aurez compris, malgré la similitude des étapes, c'est beaucoup plus long que pour faire un brownie, même le meilleur du monde !

 

Vous retrouvez-vous dans ces étapes ? Préférez-vous l'écriture ou la pâtisserie ? :)

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