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Melissa Scanu
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28 mai 2020

Les prénoms des personnages

Conseil

Les prénoms des personnages

 

Les personnages sont l'un des éléments les plus importants du roman. Et qui dit personnage dit prénom ! Ceux-ci doivent être choisis avec soin, car comme une couverture de livre peut rebuter, même si le contenu est bien, un prénom, c'est pareil. L'évidence est bien sûr de choisir des prénoms qui vous plaisent. Après tout, c'est votre roman, il est donc normal d'utiliser des coups de cœur et prénoms qui vous parlent. Il y a néanmoins des critères à prendre en compte. Voici quelques clés et conseils pour bien nommer vos personnages.

 

Où trouver des prénoms ?

 

Il y a plein de possibilités. Que ce soit dans la vie réelle, dans les livres, les films, les calendriers, l'annuaire, sur Internet, on peut en inventer, faire des jeux de mots... Dans tous les cas, je vous conseille de tenir à jour une liste. Tout comme ma « liste à idée » (traditionnellement on la tient à jour dans un petit carnet d'écrivain, mais la geek désorganisée que je suis préfère l'ordi et le smartphone ;)), j'ai une liste de prénoms. Quand je rencontre un prénom original et qui m'inspire dans une lecture ou dans la réalité, je le note avec la possibilité de l'utiliser dans une histoire future, s'il entre dans le contexte défini auquel je vais venir. 

 

Définir un contexte

 

L'erreur à ne pas faire serait de ne choisir que des prénoms « au pif » selon vos goûts. Le résultat est souvent très irréaliste. Il faut d'abord poser le contexte. Si votre histoire se passe clairement en France et que c'est du contemporain, utilisez majoritairement des prénoms français. C'est pareil pour n'importe quel autre pays. Ne vous laissez pas influencer par les prénoms à la mode de vos séries américaines préférées si le contexte est totalement différent, c'est un écueil très courant. Pensez également aux minorités ethniques et aux communautés étrangères : cela peut ressortir à travers le prénom ou le nom. Permettez-vous quelques excentricités selon vos goûts mais n'exagérez pas, il faut rester réaliste. 

C'est pareil pour l'époque. Si les prénoms anciens reviennent à la mode de nos jours, l'inverse est plus difficile, alors un Dylan ou une Jennifer dans la France de Clovis, c'est difficilement crédible. 

Si votre intrigue se passe dans un monde imaginaire, vous êtes plus libre, mais il est plus réaliste de garder une même logique. On voit souvent des prénoms latins ou grecs dans les livres de fantasy, mais vous pouvez très bien vous inspirer d'une autre langue ancienne ou origine différente... Quel que soit votre choix, Internet vous aidera grandement.

Si le lieu de votre histoire importe peu, par exemple qu'elle pourrait aussi bien se dérouler dans n'importe quel pays occidental, comme la France, l'Angleterre, l'Allemagne, les Etats-Unis, etc. et que vous désirez « l'uniformiser » pour certaines raisons, optez pour des prénoms internationaux et passe-partout. Un bon test est de voir s'il sonne aussi bien en français qu'en anglais ainsi qu'une langue latine, sans ambiguïté... Comme le mien par exemple ;) C'est le cas dans Seirens, car le début de l'histoire pourrait très bien se dérouler n'importe où, même si j'ai souvent dit que les paysages des côtes britanniques et d'Europe du Nord jouent un rôle important. Aussi, les prénoms de mes personnages issus du « monde réel » sont assez passe-partout : Alicia, Ben, Sarah, Ivan, Charlotte, Madame Jacob... Pour les autres et les noms de familles, ils ont tous une origine islandaise, ce qui donne un parfum d'ailleurs et de fantasy tout en restant dans la même logique.

 

Les noms de famille

 

Ils suivent la même logique, et s'adaptent selon le contexte de votre histoire. Si vos personnages ont des origines, c'est à travers lui entre autres que vous pouvez le montrer. Quant à savoir si un nom de famille est obligatoire... j'aurais tendance à dire que non. Surtout si votre intrigue n'est pas ancrée dans la réalité, qu'on n'a pas de passages dans des lieux officiels... Ça dépend du contexte.

 

Imaginer le profil de vos personnages... ou pas

 

On entend souvent qu'avant de nommer un personnage, il faut lui inventer une vie. Je ne suis pas forcément d'accord. Une fois que le contexte est posé, on peut très bien nommer son personnage avant le reste. Après tout, notre prénom est la première chose que nous recevons à la naissance, sans qu'on tienne en compte notre personnalité et notre histoire puisque notre vie démarre à peine. Pourquoi cela serait-il différent pour des personnages ? En plus, en faisant cela, on risque de tomber dans les clichés. C'est bien connu, toutes les Kimberley sont des greluches, les Damon des méchants, et les Charles des intellos. Les prénoms courts comme Léo annoncent des personnages vifs, alors que les longs comme Éléonore sont plus lents... Ridicule, non ? On peut s'en inspirer... dans une certaine mesure, mais je trouve ça bien plus intéressant de dépasser les clichés et de laisser ses personnages se révéler d'eux-mêmes. 

Néanmoins il est vrai qu'un prénom peut jouer sur la personnalité d'un personnage. Outre la signification propre à chaque prénom (bon, c'est comme l'astrologie, tout le monde aime bien mais personne n'y croit vraiment), il faut penser aux références. Un Adolf ou une Clitorine partent avec un sacré handicap dans la vie, pas pour les mêmes raisons, mais cela pourra les pousser à se refermer sur eux-mêmes, ou à se rebeller, ou tout simplement utiliser un surnom, comme Flynn Ryder dans Raiponce (oui Disney c'est une religion chez moi ^^)

 

Les surnoms et diminutifs

 

J'adore les diminutifs, et il n'est pas rare que mon personnage principal en ait un bien ancré. Pareil pour les surnoms quand ils sont justifiés. Parce qu'un personnage n'aime pas son prénom, qu'il est trop long, etc. Mais encore une fois, il faut être modéré. Pensez à la vie réelle : certaines personnes ont un diminutif reconnu mais la plupart se font appeler par leur véritable prénom. Fait intéressant : l'usage des diminutifs est beaucoup moins utilisé en France que chez les anglo-saxons. Par exemple, ici un Sébastien ne sera surnommé Seb que par sa famille et ses amis, alors qu'aux États-Unis, par exemple, une Deborah ou un Nicholas de naissance deviendront naturellement Debbie et Nick pour tous, même de manière officielle, comme à l'école ou au travail, chose plus délicate chez nous.

 

Jouer avec la symbolique

 

C'est quelque chose que j'adore faire. Vous pouvez vous amuser à disposer des symboles ou des indices dans les prénoms de vos personnages, en rapport avec leur personnalité, leur passé, voire leur secret... Le tout est d'être subtil, de trouver une logique et de ne pas en abuser non plus.

Spoiler alert : Pour Seirens, j'ai pris beaucoup de noms gallois, car le milieu Seiren est en partie inspiré des paysages de là-bas. Cela se ressent dans les noms de mes personnages. Par exemple, « Beryglus » signifie « danger », et « Dewrder », le nom de famille de Fey, « courage ». Pour Tyfenn, on remarque que son prénom contient les lettres F-E-Y, fait intéressant quand on considère leur lien...

 

Varier

 

Malgré la « logique » à avoir dont nous avons parlé, tâchez tout de même de varier le type de prénom. Cela peut concerner l'origine, mais aussi tout simplement le nombre de syllabes, les lettres initiales, les terminaisons... J'ai souvent tendance à confondre des personnages secondaires dans des romans s'ils ont le malheur d'avoir des prénoms trop proches.

 

Rester simple

 

Ne faites pas trop compliqué au risque de perdre vos lecteurs. N'oubliez pas non plus qu'un prénom peut paraître magnifique à l'écrit mais vraiment difficile à prononcer à l'oral, voire laid. J'ai récemment rencontré une Aurora et un Shia dans l'une de mes lectures. Vous admettrez que c'est beaucoup plus joli à l'écrit qu'à l'oral, n'est-ce pas ? Évitez également les ambiguïtés avec des prénoms mixtes, sauf si c'est voulu.

 

Et les clins d'oeil ?

 

Quand on a un auteur ou un roman qu'on adore, voire qui nous a inspiré pour notre œuvre, on peut être tenté de reprendre un prénom. Il n'y a rien de mal à cela, c'est un hommage très sympa. Mais attention à plusieurs choses : ne pas en abuser, même si vous variez les œuvres (si votre roman ne contient que des prénoms « clin d'oeil », il va perdre en fraîcheur) et ne pas choisir des personnages trop célèbres, surtout si le prénom est rare. Par exemple, JK Rowling avait choisi le prénom Hermione car il venait d'une pièce de Shakespeare qu'elle adorait, mais que le grand public ne connaissait pas (plus ?) spécialement. En revanche, si vous nommez votre héroïne Hermione, il y a des chances que tout le monde pense d'emblée à la célèbre petite sorcière.

Les clins d'oeil issus de la réalité sont tout aussi complexes. Je dirais qu'il faut faire attention à la manière dont on « emprunte » un prénom à quelqu'un qu'on connaît. Personnellement, je trouve ça plutôt sympa de glisser des clins d'oeil à travers le prénom d'un proche qu'on donne à un personnage, ou une variante, surtout si cette personne a joué un rôle dans la genèse du projet. Mais attention à ne pas emprunter davantage, au risque de perdre en objectivité. Ne vous laissez pas non plus tenté de donner à vos méchants et idiots les prénoms de personnes qui vous ont tourmenté dans votre vie. C'est malsain, puéril et passablement risqué, et vous valez mieux que cela de toute façon. Quant aux prénoms de ses enfants... c'est particulier. Je sais que j'ai toujours « réservé » les prénoms que je pense donner à mes enfants pour qu'aucun de mes personnages ne les portent jamais. Mais je sais aussi que certains auteurs font l'inverse en se servant des prénoms de leurs enfants pour leurs personnages... Tout cela est très subjectif, à vous de voir. Et pour la petite histoire, j'ai tout de même failli à cette règle avec Aquareldont l'héroïne se prénommait Rose, prénom que je me suis mise à affectionner sur le tard. Lorsque ma fille est née est que nous l'avons prénommée Rose, j'ai alors changé le prénom de mon héroïne qui a été renommée Iris, heureusement à temps pour la première publication d'Aquarel.

 

Et vous ? Comment faites-vous pour nommer vos personnages ? Est-ce une corvée ou un plaisir ?

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